Just be brutal - Ariane UTB-1
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Just be brutal - Ariane

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Ariane L. Watkins
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Ariane L. Watkins
Meute Sapho

Ariane L. Watkins


Date d'inscription : 25/03/2022

   

Ariane Lexie Watkins
ft. Shelley Hennig


  Information

Prénom(s) : Affublée d'un prénom grec par une mère française, Ariane s'est retrouvée attachée à un prénom qui ne lui correspond pas. Lorsqu'elle est devenue pleinement elle lors de sa première métamorphose, elle a choisit que ses proches parents et amis l'appellent Lexie, signifiant à la fois guerrier et repousser, on le traduit souvent par "celle qui repousse l'ennemi". Cela correspond tout à fait au caractère bien trempé de la jeune femme.
Âge : Cela fait déjà vingt-six années que son corps meurtri foule la terre
Date de naissance & lieu : Elle est venue au monde par une belle nuit de avril 1995, dans les douleurs de l'accouchement et les cris d'une mère fatiguée, le 8 du mois sous une pleine lune à Saint Malo en France.
Nationalité : Bâtarde née d'un sang mixte, tant sur le plan humain que métamorphe, tout en elle n'est que binarité. Fille d'une biche française et d'un coyote américain, elle porte le prénom choisit par l'une et le nom de l'autre, parle chacune des langues tout en conservant une pointe d'accent. Née dans une pays et éduquée dans l'autre, elle possède donc les deux nationalités et mélange tout autant les cultures que les langues.
Genre : Elle est née et est toujours restée depuis une femme.

Espèce : Il faut croire que le sang de son père était le plus fort car c'est de lui qu'elle a hérité la nature animale du coyote qui sommeille en elle.
Rang : Intéressée par le pouvoir et la domination, elle a su se hisser au rang de Premier lieutenant de sa meute, tant par son attitude protectrice envers sa meute que par sa loyauté.
Aura : Force de la nature tout autant physiquement que caractériellement, elle a une aura dominante et cela transparait par tous les pores de sa peau.
Allégeance : Fidèle à sa meute elle l'est avant tout et surtout à son alpha, Soren qui est aussi depuis l'âge de ses huit ans, son frère. Il est son lien le plus fort à la meute et elle aime avoir son indépendance par rapport à cette dernière.

Statut civil : Froide et effrayant parfois les autres, peu intéressée au fait de s'attacher à quelqu'un elle est célibataire.
Occupation : Intéressée par la politique depuis de longues années elle est adjointe au maire et fait donc partie du conseil de la mairie de la ville.
Lieu de résidence : Elle alterne entre une vie de meute dans l'ancienne usine et une vie d'indépendance dans son studio les jours où elle travaille.


Caractère

Froide. Impressionnante. Rigide. Pas drôle. Effrayante. Ce sont les premiers mots auxquels on pense lorsqu'on se heurte à la façade qu'Ariane offre aux inconnus. Un regard noir, ou désintéressé, voilà ce qu'on pourra tirer d'elle au premier abord, et un visage fermé et sévère qui n'invite pas à engager la conversation. Ariane impressionne par son caractère fort et par son autorité naturelle. Cela lui sert tant dans sa vie de meute que dans sa vie professionnelle, où elle ne s'est jamais laissée marcher sur les pieds par personne. Ariane ne sourit pas aux gens qu'elle n'aime pas : ils ne le méritent pas. Femme qui a appris à mériter son bonheur et l'amour des autres elle se ferme pour être certaine de ne pas être déçue.

Sa vie a fait d'elle une grande solitaire, ayant appris à ne compter que sur elle-même pour parvenir à ses fins elle n'a pas toujours su s'entourer des bonnes personnes et préfère agir en solitaire. Elle n'en reste pas moins fidèle aux rares qui comptent pour elle. Sa loyauté, précieuse et rare, est sans limite. Elle ne tournera jamais le dos aux Fenrirson et, par voie de conséquence, temps qu'ils sont les alphas de sa meute, aux Sapho. C'est pour cela que, combinant lien à la meute et indépendance, elle vit la moitié du temps seule et la moitié du temps à l'usine. Si elle n'est pas d'accord avec l'accueil quasi illimité que les Sapho réservent à tous les métamorphes qui croisent leur chemin, bien trop méfiante pour faire confiance à tous ces gens, elle accepte cependant de suivre les indications de sa famille. Habituée à l'abandon qu'elle redoute plus que tout, obligée de se perfectionner de peur d'être délaissée par tous ceux qui la croisent elle est perfectionniste et extrêmement susceptible, ne supportant pas la moindre remarque.

Autoritaire et ambitieuse elle ne laisse personne lui dicter ce qu'elle doit faire. Elle a une grande soif de pouvoir : plus personne ne pourra la décevoir lorsque ce sera elle qui décidera. Exigeante autant avec les autres qu'avec elle-même elle ne supporte pas l'échec, vestige de sa volonté d'être parfaite pour plaire à ses différents parents. Avec Ariane on réussit ou on ne mérite pas d'être là, c'est aussi simple que cela. Abandonner le plus faible derrière elle ne lui pose aucun problème. Elle convoite les postes les plus hauts auxquels elle peut prétendre, non seulement dans son travail où elle travaille à la mairie et souhaite devenir maire à terme, mais aussi dans ses relations où elle a souvent l'ascendant. C'est par sa détermination sans faille et sa loyauté qu'elle a su devenir le premier lieutenant de sa meute, un rôle qui pourtant ne satisfait pas son ambition.

Attachée à personne, ne croyant pas que le véritable amour pur et doux puisse exister elle ne sait pas toujours correctement montrer son attachement, et est parfois maladroite. Attirée par les hommes elle se fiche pas mal des sentiments et est plutôt du genre à avoir des conquêtes que des relations. Se retrouver, avoir une relation, dormir, partir avant le petit-déjeuner : pas de soucis pour Ariane, au contraire, moins il y a de lien mieux elle se porte.

Méfiante plus que de raison, elle ne fait confiance qu'à une poignée d'élus qui l'ont mérité, et c'est alors une toute autre Ariane qui s'ouvre. Une femme qui aime s'amuser et faire des choses, une boule d'énergie toujours prête à s'engager dans de nombreux projets. Une oreille attentive pour ses proches et une stratège hors pair, elle est toujours de bons conseils passé cette apparente froideur qui la caractérise. Ses amis lui reconnaîtront en plus d'une loyauté sans faille, un sentiment protecteur très fort et dominant chez elle. Inconsciemment Ariane protège celui qu'elle aime pour qu'il ne subisse rien qui puisse lui être négatif. Franche et directe, elle dira toujours ce qu'elle pense même si cela peut heurter les gens qui l'entourent car une fois encore s'ils sont blessés c'est qu'ils doivent s'améliorer. Difficile pour ceux qui ne l'ont pas connue enfant de l'approcher et de s'en faire une amie. D'un naturel assez calme et sec elle se laisse assez facilement emporter par sa colère ou ses émotions ce qui conduit à des conversations parfois mouvementées, mais elle sait toujours revenir en arrière une fois calmée pour expliquer les choses posément. Elle porte d'ailleurs en elle une profonde rancœur envers sa famille biologique, tout autant envers son père qu'envers sa mère. C'est pour se rappeler d'où elle vient et ne jamais oublier l'enfance difficile qu'elle a subi qu'elle a choisi de garder le nom de famille de son père et de ne pas prendre, une fois adulte, le nom des Fenrirson.

Au travail c'est une femme active et indépendante, très efficace dans son travail et toujours prête à rendre service à ceux qui en ont besoin. Elle est féroce tout autant dans son travail que dans sa vie personnelle ce qui fait d'elle une excellente femme politique.



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Histoire

8 avril 1995 - Where she was born without love
En réalité tout commença plusieurs mois avant cet heureux jour d'avril. Les parents d'Ariane, Emilie et Winter, n'étaient que deux jeunes adolescents insouciants, irréfléchis et ne pensant pas que chacun de leurs actes pouvaient avoir des répercussions sur le monde.
Il avait dix-huit ans, elle un de plus, et c'était l'été. Winter était venu en France pour un échange, et il avait jeté son dévolu sur cette jolie Française assez sage qui semblait éperdument amoureuse de lui. Les journées passèrent heureuses, ils faisaient la fête, il l'embrassait, ils s'aimaient beaucoup. Et puis vint le moment de se séparer, pour Winter de rentrer chez lui avec des souvenirs pleins la tête et laissant derrière lui un amusement enfantin plus qu'un engagement d'adulte. Elle perdait celui qu'elle croyait être l'amour de sa vie, délaissée avec un coeur brisé et des émotions pleins la poitrine. A ce scenario classique s'ajouta une grossesse solitaire, indésirée mais belle et bien réelle. La jeune Française aurait pu abandonner l'embryon d'enfant qui grandissait en elle, et pourtant elle s'y était accrochée, dernier vestige d'un amour auquel elle croyait toujours, espoir d'une réunion future autour de ce produit de leur amour. Elle lui écrivit. Il ne revint pas. Alors ce jour du huit avril, elle accoucha seule, et sa douleur physique n'égalait pas sa souffrance intérieure. C'est ainsi qu'Ariane vint au monde. Dans ce qui n'était ni une famille, ni un foyer stable, simplement une enfant projetée dans un monde d'adultes auquel elle ne comprenait rien.

17 juin 2001 - Where she was young, happy, destroyed
A six ans on est simple et on aime tout. On aime sa vie, on aime sa maman, on aime son école, on est heureux lorsqu'on a eu du jambon et des frites et pas des petits pois et du poisson, on se satisfait de tout et on joue avec n'importe quoi.
Ariane était comme ça. Une petite fille sans histoire, qui avait l'habitude de se satisfaire de ce qui était simple, qui avait grandit avec une mère aimante parfois, la grondant souvent, cherchant à la rendre parfaite, elle qui lui rappelait désormais seulement le plus grand échec de sa vie. Parfois maman rentrait à la maison en titubant, elle ne comprenait pas. Parfois maman dormait habillée sur le canapé, elle ne comprenait pas. Parfois maman ne se réveillait pas à l'heure pour le travail le matin, elle ne comprenait pas. Maman était gentille, parfois un peu énervée et fatiguée mais gentille, et elle travaillait beaucoup. Elles habitaient dans un petit deux pièces de Saint-Malo, un lieu tranquille où la mer est belle et le ciel gris. C'était ce jour de juin, après une balade à la plage, où Tom est entré dans sa vie. Il était plus vieux que maman et sa barbe piquait alors Ariane ne voulait pas lui faire de bisou. Maman s'était énervée et Ariane avait été privée de dessert, alors elle avait pleuré, car encore une fois elle ne comprenait pas. Les jours et les mois qui suivirent Tom vint de plus en plus souvent à la maison jusqu'à ce qu'il s'y établisse définitivement. Il dormait dans le lit de maman, alors Ariane n'avait plus le droit de venir, elle devait rester dans son lit dans un coin du salon. Ariane n'aimait pas Tom : lui et maman se criaient souvent dessus quand elle était-là, et il la regardait avec des yeux noirs.

Sa mère lui expliqua, avec des mots d'enfants, que Tom allait venir habiter pour toujours avec elles, que maman allait se marier car ils s'aimaient très fort. Ariane n'avait jamais vu maman avec un homme avant, elle n'avait que des copines filles. Et plus Tom passait du temps avec sa mère, moins cette dernière en passait avec elle. Les préparatifs de mariage furent rapide, et six mois après qu'Ariane ai vu Tom pour la première fois il était devenu son beau père. Après le mariage, les regards noirs se firent plus insistants, les réprimandes plus violentes, et des mots durs il passa aux coups. D'abord ce furent des fessées ou des petites tapes quand elle ne se préparait pas assez vite le matin pour aller à l'école ou quand elle oubliait de ranger son assiette, puis cela devint plus récurrent, plus fort. Ariane avait des bleus sur les jambes ou sur le haut des bras, alors maman lui mettait des pulls et des pantalons, elle lui tressait les cheveux pour qu'elle se sente jolie et elle l'autorisait à mettre un collier de "grande personne" pour aller à l'école. Maman comprenait bien ce qui se passait mais elle ne savait pas quoi faire.

Petit à petit la flamme de la joie et l'insouciance de l'enfance qui brillait dans l'oeil de la petite fille s'éteignit. Elle n'était plus enthousiaste à l'idée de se promener, elle n'aimait plus la plage et les maillots de bain, elle n'aimait que rester à l'école. Un soir Tom était rentré très énervé, le repas n'était pas prêt, maman n'était pas à la maison, et Ariane, alors âgée de sept ans, n'avait pas encore mis la table. Ariane ne comprit jamais, même après, pourquoi il passa autant sa colère sur elle ce soir-là, mais il la jeta violemment sur le sol et la roua de coups. Roulée en boule pour se protéger, balancée çà et là telle un jouet dont on ne veut plus, Ariane souffrait à chaque instant en silence, petit chiffon de poupée désincarnée. Les larmes roulaient sur ses joues mais elle ne pouvait plus crier car elle conservait toute sa force pour respirer. Lorsqu'elle revint ce soir-là sa mère fut frappée d'horreur. Sa petite fille était en train de manger sa purée, le visage tuméfié, la lèvre fendue, les yeux baissés sur son assiette, assise en face de celui qui l'avait brutalisée. « Elle est tombée dans les escaliers du dernier étage. Je l'ai emmenée aux urgences tout va bien. » Dit simplement Tom d'une voix froide. A chacun de ses mots Ariane trembla. Elle leva un regard empli de détresse vers sa mère, un regard déformé par les coups, un oeil violacée fermée d'où coulait encore une larme, l'autre empli de souffrance. Et pour la première fois depuis que sa fille se faisait molester par son mari, Emilie réagit. Elle aurait dû appeler les urgences, les services sociaux, un médecin. Ce n'est pas ce qu'elle fit. Car elle voulait vivre avec Tom plus qu'elle n'aimait Ariane. Car il était son futur et elle son passé, car il représentait l'amour et la réussite et elle l'échec et l'illusion. Ce ne fut pas une réaction logique et saine qu'elle prit donc, mais elle réagit comme elle le pouvait, avec son esprit torturé et influencé par une vie compliquée : elle appela Winter. Les semaines qui suivirent elle l'appela. Tous les jours. Laissant des messages, le suppliant de venir la chercher dans un Anglais approximatif, lui proposant de l'argent-même pour qu'il la récupère. Et chacun de ces jours qui passait était une douleur pour Ariane, qui n'allait plus à l'école, sa mère prétextant une maladie le temps qu'elle se remette physiquement. Elle souffrait d'entendre la porte claquer et le pas lourd de Tom dans l'appartement, de ne pas pouvoir se cacher dans une chambre car elle dormait dans le salon. Alors elle restait allongée sous les draps, immobile, invisible, voulant disparaître.

12 mai 2003 - Where she was abandoned, again
La sonnette de l'appartement retentit en pleine journée. Emilie alla ouvrir, et resta un instant immobile dans l'embrasure de la porte. Il était-là. Sur le pas de sa porte. Il était venu. Tel un phare dans la tempête de sa vie, il éclairait ses ténèbres.
Après des mois d'appels désespérés, des années d'attente de retrouvailles, des centaines et des milliers de moments imaginés pour leur retrouvailles, il était là. Winter était beau comme au premier jour, portant sur son visage la fraîcheur de la jeunesse et le charisme de l'homme qu'il était. Mais il avait cette froideur, cette distance qui teintait son regard et son attitude. Ariane ne sut jamais pourquoi son père était venu la chercher. Peut-être par lassitude d'être harcelée par Emilie, peut-être par volonté d'être laissé en paix, ou peut-être se plaisait-elle à croire qu'il l'aimait assez pour la sortir de sa tourmente. Tout se passa très vite. Il fallait qu'elle parte avant que Tom ne rentre le soir-même du travail de peur qu'il provoque Winter. Tout se bouscula très vite pour Ariane. Une étreinte, un sac préparé depuis longtemps par sa mère et un baiser d'adieu puis ce fut tout. Elle passa des bras de sa mère à la main d'un inconnu en quelques minutes et ce, pour toujours. L'enfant ne pleura pas. Les larmes c'était pour les faibles. C'était ce qu'elle s'était dit à force de journées de douleurs qu'elle avait subie récemment. Au moment de partir elle sentit un regard entre ses parents auquel elle s'accrocha : on aurait dit de l'amour.

Soulagée un instant de quitter pour toujours l'homme qui l'avait fait souffrir, Ariane revint rapidement à la réalité : elle quittait aussi sa mère, la seule personne tendre et aimante qu'elle avait jamais connu. Dans l'avion, les yeux tournés vers un père qu'elle ne considérait pas comme tel car elle ne l'avait jamais vu, elle essaya d'imaginer leur vie ensemble. Un appartement aux Etats-Unis, une maison peut-être, dans un autre pays, parlant une autre langue, chance d'une nouvelle vie qui s'offrait à elle. Et peut-être que son père l'aimait autant que sa mère, après tout il était venu la chercher. Mais là encore la petite Ariane se trompa. Winter n'était pas un homme à s'embarrasser d'une enfant. Durant le trajet ils parlèrent peu. Non pas qu'ils ne pouvaient pas communiquer, car Winter parlait le français sans aucun souci, mais qu'il ne cherchait pas à créer du lien avec qu'il considérait plutôt comme une progéniture, et un rejeton, que comme un enfant à aimer. Ariane, elle, avait appris à se taire et à ne parler aux adultes que lorsqu'on lui adressait la parole, pour éviter de se prendre des coups ou des réprimandes il valait parfois mieux ne rien dire. Entres avions, voitures, hôtel, cars, la jeune demoiselle qui n'avait jamais voyagé eu l'impression de faire le tour du monde. Ses yeux étaient toujours plaqués vers la vitre pour regarder l'extérieur, cherchant du regard quelque chose de familier auquel se raccrocher. Les heures s'écoulèrent le trajet dura. Et toujours ce silence, entrecoupé de questions rapides, mal posées, parfois même en anglais, sur ce qu'elle voulait manger. Elle se contentait de hocher la tête pour dire oui ou non ou de pointer du doigt ce qui l'intéressait lorsqu'on lui demandait son avis. Mais le plus souvent Ariane haussait les épaules : en fait elle ne savait pas. Elle ne voulait pas contrarier, dire je ne sais pas c'était dire d'accord à tout ce que l'autre voulait et être persuadée de faire tout bien.

Six jours. Ce fut le temps qu'elle passa avec son père, entre le moment où il la récupéra sur le palier de cet appartement miteux à Saint-Malo, et le moment où il la déposa devant cette vieille usine transformée en maison au fin fond du Canada, sur une commune dont elle était incapable de prononcer le nom, et qui deviendrait bientôt sa maison. Aussi vite qu'il était entré dans sa vie, Winter Watkins avait abandonné sa fille. Il l'avait laissée dans la meute qui l'avait accueilli lorsqu'il s'était métamorphosé pour la première fois mais où il n'était pas resté trop longtemps, son caractère solitaire ayant repris le dessus. C'est avec une parole peu réconfortante qu'il laissa sa fille aux mains de gens qu'il connaissait à peine pour la plupart : « Tu vas rester avec eux, c'est ta nouvelle famille maintenant. Tu verras ils sont très gentils. ». Et quand il quitta le lieu en voiture, qu'Ariane vit qu'il tournait au loin au long de l'allée elle sentit un poing la prendre au coeur. En une semaine Ariane avait : été abandonnée par sa mère et emportée loin de sa vie, rencontré son père et rêvé d'une vie meilleure, été abandonnée à nouveau par ce père qui ne voulait rien à faire avec elle.

20 mai 2003 - Where she started a new life
48h qu'il l'a abandonnée. Seule. Dans un endroit qu'elle ne connaît pas. Dans un pays dont elle ne parle pas la langue. Ariane se sent mal. Elle ne sait pas quoi faire, où se mettre, elle reste dans la chambre qu'on lui a donné.
Elle ne sait pas ce qu'elle fait là. Qui sont ces gens ? Pourquoi l'a-t-on laissé ici ? Qu'a-t-elle fait de mal pour se retrouver abandonnée de la sorte ? N'est-elle pas digne de l'amour de ses parents ? Elle ne sait plus que penser, que faire, que dire, de peur d'être à nouveau trimballée partout. En ce jour elle est terrifiée : elle ne sait pas comment les gens ici vont réagir, s'ils sont violents comme Tom, lâches comme Winter ou doux mais impuissants comme maman. Dès le premier repas elle refuse de venir et reste cloîtrée dans sa chambre. Au début on la laisse tranquille. Quelqu'un, toujours la même personne, vient lui déposer de la nourriture au moment des repas. Et elle se contente de grignoter un morceau de pain sans réellement se nourrir. Après deux jours une dame rentre dans sa chambre. Elle est très grande, très mince, avec les cheveux bruns et les yeux noisette. Son regard est doux : elle n'a pas l'air méchante. Ariane se redresse sur son lit lorsqu'elle entre : elle ne ressemble pas du tout à sa maman. Derrière elle, un peu en retrait, se trouve un garçon, un peu plus vieux qu'elle au premier abord. « Je m'appelle Leïla, et ça c'est Soren. Si tu veux jouer avec lui. » Ariane le dévisage. Elle ne comprend pas très bien l'anglais mais elle comprend que les deux personnes se présentent et comprend "play". C'est comme ça que sa nouvelle vie a commencé. Les jours qui suivirent Ariane s'ouvrit un peu plus, commençant à comprendre que son père ne reviendrait pas la chercher et que tout cela était définitif. Petite fille capable de s'acclimater à beaucoup de choses elle ne parlait pas beaucoup au début, la barrière de la langue la freinant beaucoup. Elle vivait dans cette grande maison près de la forêt avec beaucoup de gens, et tout ceci bousculait le quotidien dont elle avait eu jusque là l'habitude. Ariane passait ses journées à apprendre l'anglais, à jouer avec Soren et parfois avec d'autres enfants, mais elle se sentait plus proche de lui que des autres, et à écouter les indications que Leïla lui donnait sur sa nouvelle vie. Plus les jours passaient plus elle se sentait accueillie par eux, et pourtant la petite Franco-américaine se sentait toujours étrangère à cette famille.

29 février 2005 - Where she discovered the truth
Presque deux années s'écoulèrent avant qu'on lui parle du secret. Jusque-là elle ne savait rien de sa nature. Les autres le lui avaient volontairement tu, de peur d'apporter un bouleversement de trop dans cette vie déjà si chaotique.
Au terme de ces deux années Ariane s'était intégrée à sa nouvelle vie, elle avait compris que les Fenrirson étaient désormais sa nouvelle famille. Bien qu'ils lui prodiguaient de l'amour comme personne ne l'avait fait avant eux elle ne se sentait toujours pas d'appeler Leïla maman et Andrew papa. D'ailleurs elle ne le sait pas encore mais elle ne le fera jamais. Certes au fil des années elle parlera d'eux comme "son père" et "sa mère", mais elle les appellera toujours par leur prénom, détestant les qualificatifs familiaux dont elle avait affublé trop vite des gens qui ne les méritaient pas. Ses parents adoptifs donc la firent venir dans le bureau, dont ils fermèrent la porte. Cela avait des allures de révélation ou de punition, elle ne savait pas trop. Ce n'était pas encore l'époque où Ariane faisait des bêtises, elle ne se sentait pas encore à l'aise ici pour faire n'importe quoi (mais cela viendrait dans les années qui suivirent). Elle s'assit sur un fauteuil en face d'eux. La conversation qui s'ensuivit changea sa vie. Ce fut à partir de ce moment-là qu'elle sentit qu'on lui faisait pleinement confiance dans cette famille et qu'on ne lui cacherait jamais rien. Les débuts furent douloureux, ils parlèrent de Winter, de comment ils l'avaient connu (ils ne lui en avaient jamais parlé avant, de peur une fois encore de remuer des sentiments difficiles et trop frais dans l'esprit de la jeune enfant), de qui il était... Elle appris l'existence des métamorphes, su que son père en était un, compris qu'elle pouvait en être une... ou pas, car personne ne savait rien de sa mère. A la fois Ariane se sentit plus elle-même, plus attachée à cette meute, elle comprenait mieux le principe de vivre ensemble, certaines incohérences prenaient tout leur sens, et en même temps elle s'en sentit un peu plus éloignée : et si sa mère était une humaine ? Et si elle ne se transformait jamais ? Elle ne serait jamais pleinement comme eux et alors la meute ne serait pas sa place. Elle serait obligée de partir, encore une fois. Elle perdrait sa famille. Encore une fois.

Dans les jours qui suivirent la conversation Ariane se renferma sur elle-même. Elle cherchait désespérément à savoir comment devenir comme eux. On l'avait prévenue pourtant qu'elle était encore trop jeune et qu'il faudrait qu'elle prenne son mal en patience, qu'elle saurait plus tard. Mais cela ne la satisfaisait pas, paniquée à l'idée d'être à nouveau abandonnée des années plus tard si elle ne se métamorphosait pas. Alors elle était allée en discuter avec Soren pour savoir comment se passaient les premières métamorphoses. Il lui avait alors raconté que parfois cela arrivait plus tôt dans certaines circonstances où le métamorphe se retrouvait en grand danger et que son instinct animal, pour le protéger, reprenait le dessus. Bien qu'âgée de 10 ans, Ariane était déjà bien futée et intelligente et savait comment mettre en place ses idées. Les mois qui suivirent elle se retrouva dans de fâcheuses situations à l'école, où elle se bagarrait beaucoup. A la maison elle emmenait souvent les autres enfants dans de périlleuses aventures en pleine forêt, leur lançait des défis de celui qui resterait le plus longtemps sur la route face aux voitures qui arrivaient vers eux... Un jour elle sauta de très haut pour essayer de déclencher quelque chose. Il en résultat qu'elle se cassa la jambe, et quand Andrew la gronda elle ne sut rien dire d'autre que « Je m'entraînais pour devenir une athlète ! ». Et évidemment la tendresse de ses parents, bien qu'inquiets, reprenait le dessus envers cette petite fille qui voulait tant les impressionner et faire partie de la famille. Mais quand deux jours plus tard elle se fit renverser par un véhicule à la sortie de la ville ils ne rigolaient plus du tout. Fini la douceur et la gentillesse. Ils retrouvèrent leur fille, qui déjà s'était cassée une jambe juste avant, à l'hôpital, qui par miracle n'avait rien de trop grave : un bel hématome au niveau de la hanche, sa jambe toujours en mauvais état et un gros mal de tête. Heureusement la voiture roulait encore au pas et ce n'était qu'au dernier moment qu'elle avait aperçu la jeune fille alors elle avait pilé, une seconde trop tard, mais sans la secouer trop. Après être rentrée chez elle le regard sévère des Fenrirson la terrorisa. C'est Andrew qui s'occupa de la "gronder". Désormais Ariane savait qu'il était l'alpha et que sa parole plus que celle de n'importe qui ici était très importante. Elle se laissa rouspéter, elle se laissa punir, retenant ses larmes face à cet homme qui pourtant ne lui voulait que du bien. Elle se rappelait que : pleurer c'était pour les faibles, alors elle attendit d'être seule dans sa chambre pour laisser libre court à ses larmes. Depuis bien longtemps elle n'avait pas pleuré, mais là, au ton sec mais calme de son père elle avait compris qu'ils avaient eu peur pour elle, mais aussi qu'elle les avait déçu. Depuis ce jour plus jamais Ariane ne tenta de réveiller l'animal qui sommeillait peut-être en elle.

Début 2008 - Where he died not knowing the real her
Ariane a 13 ans. En 13 années de vie elle a déjà eu trois pères, et le seul qui ait réellement été une figure paternelle pour elle vient de s'éteindre. Alpha, père, modèle. Sévère mais juste, voilà ce qu'il était, voilà ce qu'Ariane veut devenir.
Elle se souviendra toujours du moment où elle a appris la mort de son père, tué par un chasseur. Elle était en train de faire ses devoirs quand sa mère, les yeux rougis par les larmes, les a appelés dans sa chambre, Soren et elle. Les mots étaient sortis tous seuls de la bouche de Leïla. Ariane s'était sentie comme projetée en dehors de son corps : les yeux tournés vers ceux qui étaient la chair et le sang d'Andrew, elle s'était sentie étrangère à cette mort et à la fois tellement affectée. Ne sachant pas si elle était légitime de ressentir cette douleur car elle n'était "qu'adoptée", elle l'enfouit tout au fond d'elle et alla enlacer, comme elle le pouvait car elle n'était pas très tactile, tout ce qui restait de sa famille.

Les funérailles furent un moment difficile pour Ariane. Elle n'en avait jamais connu, et jamais elle ne s'était attachée à quelqu'un au point de souffrir de sa perte de la sorte. Même l'abandon de sa mère biologique ne lui avait pas fait le même effet. Certes elle avait grandement souffert mais avec l'espoir toujours vivant de la revoir un jour. Alors que là... elle n'aurait plus l'occasion de lui parler, de lui demander conseil, de le rendre fier d'elle. Elle avait réellement perdu la boussole de sa vie, celui qui était à la fois loin car il était l'alpha tout puissant et elle n'était rien, mais proche car il l'aidait toujours à devenir meilleure en tout. En caressant une dernière fois le cercueil dans lequel était couché elle murmura pour la seule fois de sa vie : « Au revoir papa. »

15 juin 2008 - Where she finally turned
Cela fait des années qu'Ariane a été adoptée par les Fenrirson, qui sont ses responsables légaux face à l'apparente négligence de ses autres parents. Elle a beau être adoptée, elle ne se sent pas légitime à être la fille des alphas alors qu'elle est humaine.
Et la potentialité de ne jamais devenir l'une des leurs grandit de jour en jour. Ariane en parle beaucoup avec Leïla, car elle se sent proche d'elle et ressent le besoin d'être rassurée par celle qui remplace désormais sa mère. Depuis qu'Andrew est parti c'est encore pire. Elle a du mal à faire son deuil et a perdu un gros pilier de sa vie, non seulement un père mais aussi un exemple, dans lequel elle se reconnaissait : à la fois tendre et ferme, sévère mais juste. Leïla ne sait pas comment la rassurer : les potentialités pour sa mère d'être une métamorphe sont faibles et elles le savent toutes les deux, mais elle sent que si elle pousse plus loin dans ce sens elle pourrait finir par perdre totalement Ariane, capable de tout plaquer car ne se sentant pas à sa place. Soren lui aussi essayait de rassurer sa petite soeur, qu'ils l'aimeraient tous toujours et qu'elle aurait sa place parmi eux même si elle n'était pas une métamorphe. Mais Ariane savait bien que ce ne serait pas le cas. Et elle se voyait déjà être rejetée, une fois de plus, pour sa non-conformité à la majorité. Rejetée pour être "normale"... cela ne lui était encore jamais arrivé.

Cette nuit-là elle fut réveillée par une douleur atroce. Son crâne la martelait comme si on tapait dessus avec une enclume. Elle se jeta naturellement au bas de son lit, le visage tordu par la souffrance. C'était désormais tous ses membres qui la faisaient souffrir en même temps, sa vue était troublée par la douleur et pourtant elle souriait et riait. Les dents serrées elle riait à travers sa bouche crispée, telle une démente en pleine crise. La sensation de brisure de chacun de ses os ne pouvait vouloir dire qu'une chose : elle se transformait. Elle était comme eux. Elle ne sut dire combien de temps cela dura, mais son corps se recouvrit de poils, ses ongles éclatèrent pour faire place à des griffes et ses dents s'allongèrent en de fins crocs. Après ce qui lui sembla être à la fois une agonie et une délivrance, Ariane se retrouva entièrement changée en un coyote au poil gris parsemé. Leïla, alertée par les cris de douleur d'Ariane, était entrée dans la pièce à cet instant et trouva à la place de sa fille cet animal entre le renard et le loup, qu'elle était devenue. Une fois qu'elle fut transformée à nouveau, la mère retrouva sa fille et l'enlaça tendrement. « Tu vois Ariane il n'y avait pas de raison de stresser, tu fais partie de notre famille. » Ariane pensa à Andrew, qui était mort sans jamais savoir si sa fille serait des leurs ou pas, et une grande nostalgie l'envahit. Le regard plongé dans celui de Leïla, et changée à tout jamais par cet instant de sa vie, elle lui répondit simplement : « Je voudrais que vous m'appeliez Lexie. » A treize ans elle décidait de mettre entre parenthèse sa vie d'avant, pour que sa famille actuelle l'appelle par un prénom qu'elle avait choisi, plutôt que par un prénom que des étrangers lui avaient imposé. Depuis ce jour seule sa famille et ses proches amis ont le privilège de l'appeler ainsi. Plus que jamais elle était heureuse : elle avait trouvé un endroit où elle avait sa place, tout entière.

4 novembre 2015 - Where she killed her past
Ariane avait continué de grandir et d'évoluer, coyote au sein de la meute, fidèle à Leïla, qui portait seule le fardeau d'alpha depuis la mort de son mari. Mais la jeune fille se sentait encore tirée en arrière par son passé.
Plus elle grandissait, plus elle atteignait l'âge que ses parents avaient eu en la mettant au monde, puis elle s'approchait de l'âge où sa mère l'avait abandonné. Et si elle avait pensé peut être un jour les comprendre une fois adulte, ce n'était désormais pas le cas. Une rage de plus en plus forte montait en elle. Ce passé la hantait de plus en plus, ternissant son travail et ses relations, la rage et le désir de vengeance bouillonnant en elle tous les jours un peu plus. Elle décida un jour de s'en défaire pour de bon. Alors âgée de 20 ans, elle pris la décision de se rendre en France, sous prétexte auprès de sa mère de renouer avec ses racines, officieusement pour aller à la rencontre de sa mère biologique, dont elle avait retrouvé la trace par quelque biais obscur qu'elle avait caché à tous. Arrivée sur place, dans une ville qu'elle n'avait jamais visité et qui se trouvait en montagne, elle retrouva l'adresse que son contact lui avait donné. Il n'était pas si difficile de retrouver Émilie manifestement... Une fois devant la porte de ce qui semblait être une jolie maison de ville, en périphérie de la ville, elle sonna. Personne. Faisant le tour, elle aperçut une porte qui permettait d'accéder à l'arrière de la maison : probablement la cuisine. Ni une ni deux Ariane força la porte avec la force accrue dont elle avait hérité de part sa nature de métamorphe. Faisant un rapide tour du rez de chaussée, elle remarqua que l'espace était grand, que leur vie semblait heureuse. Et la douleur remonta, ses yeux se teintèrent de haine quand elle vit une photo de ceux qui avaient abandonné une petite fille, avec une autre enfant dans les bras. Elle s'assit dans le canapé, bien décidée à attendre les propriétaires. Les heures passèrent jusqu'à ce qu'une clef tourne dans la serrure. La femme qui entra dans la pièce la regarda un instant sans la reconnaître : « Salut Émilie, tu te rappelles de moi ? » Lâcha sèchement la métamorphe à celle qui aurait reconnue sa mère biologique entre mille avec un français teinté d'un accent américain, quelle ironie... La femme qu'était sa génitrice était encore bien jeune : âgée de 37 ans elle n'était pas encore abîmée par le temps. Son premier réflexe fut de crier mais elle reconnu bien vite que c'était son enfant perdu dont il s'agissait. « Ariane... » Les larmes emplirent ses yeux, elle voulut faire un pas vers elle puis se ravisa, mais cela ne déstabilisa pas Ariane : « Winter m'a abandonnée tu sais. Une semaine après toi. » Cinglants, violents, sans appel. Les mots d'Ariane résonnèrent dans le silence qui s'était installé dans la pièce. 12 ans de rancune, de haine, d'incompréhension et de peur, une vie détruite, et sa mère ne disait rien. Baissant les yeux, Émilie se détourna de sa fille, incapable de soutenir son regard assassin une seconde de plus. La culpabilité. Qui prend des formes si différentes selon les gens, et là cette incapacité à soutenir un regard, ces yeux fuyants pour éviter d'être mise en lumière pour ses fautes. Ariane, qui s'était levée, chancela : elle savait. Toutes ces années elle savait. « Tu le savais. » Evidemment qu'elle savait. Elle avait demandé des nouvelles à Winter qui ne lui en avait jamais donné, des photos qu'elle n'avait jamais reçu, alors elle avait abandonné, laissant au destin cet enfant dont elle s'était séparée, prête à mettre derrière elle son passé pour avancer vers un futur meilleur sans se retourner. Bonne nouvelle : c'était ce qu'Ariane était venue faire.

« Je suis si heureuse de... »« Je t'arrête tout de suite je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour Tom. », la coupa Ariane qui n'était pas venue ici pour faire dans le sentiment, encore moins pour excuser sa mère. Revoir sa mère était difficile, car elle avait également en elle les souvenirs d'une mère aimante, malgré ses volontés de rendre sa fille parfaite et ce qu'elle comprenait maintenant comme des moments d'égarements liés à une mère dépressive. Mais l'abandon, pur et simple, elle n'arrivait toujours pas à l'accepter. Elles restèrent dans le salon, silencieuses, immobiles, pendant bien une heure. Émilie n'osait pas la quitter des yeux, elle fondait en larmes parfois, puis se calmait, et cela la reprenait. Ariane n'aurait su dire ce qui se passait dans sa tête. Et puis la coyote décida de partir. Tout simplement. L'homme n'était pas rentré, elle retenterait plus tard. Elle s'éloigna par où elle était venue, et sa mère la regarda depuis la fenêtre, choquée par cette entrevue surréaliste. Ariane alla au fond du jardin, sauta par dessus la clôture et s'enfonça dans la forêt. Une chance que cette famille ai choisi d'habiter là. La coyote, sous forme animale, rôda non loin de la maison pendant plusieurs jours, attendant le moment propice.

Un matin Émilie quitta le domicile avec sa fille, probablement pour l'emmener à l'école... L'homme était encore dans la maison. Ariane, aux aguets depuis plusieurs jours repris forme humaine et pénétra dans la demeure qui n'était pas fermée à clef. Elle monta à l'étage et retrouva, dans la chambre parentale, l'homme qui somnolait encore. Jour de pause pour Tom ? Ce serait la dernière. Entendant les pas de la jeune femme il se réveilla et ouvrit les yeux. Réveillé plus que rapidement par le fait de voir une inconnue dans sa chambre, l'homme se redressa dans son lit et dit : « Qui êtes-vous ? Sortez de chez moi ! » Mais Ariane ne l'écoutait pas. D'un geste simple mais rapide elle se déshabilla, posa ses vêtements sur la chaise à côté d'elle. Entièrement nue, elle fixa l'homme qui ne bougeait plus, à moitié interloqué, à moitié intéressé par ce qui était en train de se passer. « Regarde bien ce corps Tom, car c'est le dernier que tu verras. Tu m'as volé ma vie il y a des années, maintenant je te vole la tienne. » Ses yeux s'arrondirent d'incompréhension puis il réalisa que derrière ces prunelles noisette se trouvait la misérable petite fille sur laquelle il avait passé ses colères. Peu importe qui Tom était devenu il ne méritait pas la vie. Les yeux emplis de haine Ariane se changea devant lui. Quelques instants d'horreur pour l'homme, qui vit un être humain se recouvrir de poils, de crocs et de griffe en une chimère monstrueuse, pour finir par prendre la forme d'un coyote élancé dont le regard trahissait l'intelligence. « C'est pas possible, je rêve ! » Piètres derniers mots. Ariane grimpa sur le lit, ses pattes foulant les draps en satin. Tous crocs sortis elle se jeta à sa gorge et referma ses dents sur lui. Secouant sa tête, sentant le sang s'écouler et la vie doucement quitter le corps d'un homme qui tenta de s'accrocher à elle pour la détacher, Ariane se sentait euphorique. Quand il eu lâché toute résistance, qu'elle compris qu'il ne s'agissait plus d'un homme mais d'un cadavre, elle recula, visant chaque endroit où elle posait ses pattes pour ne pas les tâcher de sang, puis repris forme humaine. Ariane se rhabilla comme si tout était normal, se rinça le visage dans la salle de bain et partit comme elle était venue, par la porte arrière, direction la forêt. Jamais on ne la retrouverait, et si jamais ses empreintes humaines étaient trouvées sur la porte d'entrée elle avait toujours l'alibi d'être venu par là quelques jours plus tôt. De toutes façons personne ne saurait. C'était une attaque animale, sa mère ne savait pas qu'elle était une métamorphe, elle ne savait même pas si sa mère connaissait l'existence des métamorphes. Elle avait pensé à tout. Soulagée et heureuse, elle quitta la France sans se retourner : laissant derrière elle le cadavre de l'homme qui lui avait fait tant de mal, abandonnant à la souffrance du deuil une femme qui l'avait abandonnée à la souffrance de la solitude, promettant à celle qui était sa demi-sœur de grandir sans l'épée de Damoclès d'un père violent au-dessus de sa tête. Et depuis cet instant Ariane se sentit libre des chaînes qui la liaient jusque-là à son passé.

10 Juillet 2017 - Where her mother stepped back
Elle ne l'avait pas vu venir. Ce moment où Leïla décida d'abdiquer de son rôle d'alpha au profit de son fils. Ariane ne savait même pas que cela était possible. Pour elle on mourrait alpha uniquement, comme son mari avant elle.
Prise par des sentiments contraires, Ariane ne sut comment réagir face à cette annonce. A la fois elle était fière que son frère devienne le nouvel alpha de la meute. Cela lui paraissait logique, il était l'aîné et surtout il était du même sang qu'eux. Et pourtant elle voyait cette abdication comme un aveux de faiblesse de la part de sa mère : pourquoi ne pas continuer la lourde tâche d'alpha seule ? Elle en avait largement les épaules. Pourquoi reculer ? Coup de poignard dans le coeur : allait-elle les abandonner ? Une ancienne alpha pouvait-elle rester au sein d'une meute qu'elle avait dirigé sans faire de l'ombre à l'alpha suivant ? Probablement du jamais vu encore une fois. Ariane craignait l'abandon plus que tout, et elle n'aurait pas supporté que Leïla parte en solitaire, elle qui avait été la plus grande source d'amour dans cette ville depuis qu'Ariane était arrivée.

De simple membre de sa meute elle récupéra à ce moment là un rôle de lieutenant, qui la mena ensuite quelques années plus tard à celui de premier lieutenant. Si la défaite de sa mère lui avait laissé quelques traces négatives, elle avait au moins gagné en importance dans la meute maintenant que c'était sa génération à elle qui prenait le relai. On allait peut être plus la considérer dans les prises de décision, elle qui avait tant de choses à dire sur ce qui pourrait aller mieux dans la meute. A commencer par le fait d'arrêter d'être le refuge de toutes les âmes perdues. Cela pouvait sembler ironique venant de la part d'Ariane, mais elle avait été élevée ici, et voyait d'un mauvais oeil l'arrivée d'adultes au sein du groupe avec une telle aisance. Le départ de Leïla en tant que cheffe changerait peut-être cela... et peut-être aussi qu'avec le poids des responsabilités hors de ses épaules sa mère lui expliquerait pourquoi elle avait pris toutes ces décisions.

2021 - Where she became an adult and how she lives now
Devenir une adulte épanouie était loin d'être gagné à la vue de la vie qu'Ariane avait menée. Et pourtant. Après des études simples mais réussies, elle avait pu trouver un métier qui lui plaisait.
Désormais premier lieutenant d'une meute où son frère est l'alpha, elle se sent plus puissante et importante, elle qui avait toujours été un poids pour les gens et une personne de seconde zone. Excellant dans son travail, elle parvient également à être adjointe au maire, rêvant du moment où elle pourrait devenir à son tour le leader de sa ville si ce n'est de sa meute. Elle sait que ses ambitions entrent en conflit avec la place tenue par son frère mais sa loyauté à sa famille passant avant ses ambitions, elle compte bien protéger son frère coûte que coûte, quitte à terrasser d'autres alphas s'il le faut.

Ayant tout de même besoin de son indépendance, elle vit la moitié du temps dans un studio qu'elle a acheté en centre-ville pour les soirs où elle rentre tard de son travail à la mairie et préfère rentrer seule chez elle pour finir de bosser plutôt que de rejoindre la maison mouvementée de la meute. C'est aussi son lieu de paix et de sérénité où elle peut faire ce qu'elle veut : ne rien ranger, ramener des hommes qu'elle ne reverra jamais, laisser traîner sa lingerie et avoir un frigo entièrement rempli de bières. Tout autant de choses qu'elle ne pourrait pas faire dans la maison commune où se confondent toutes les générations. Cet appartement reste sa bouffée d'air frais pour les moments où elle a besoin de s'aérer la tête ou faire la fête.



 
A propos de vous

Pseudo : Ice Âge : 23 "balais" Quel est votre rythme de connexion/rp ? 4/7 Comment avez-vous connu le forum ? le discord des rpgistes ouais ouais Une petite suggestion ? une annexe qui précise un peu plus quel type de métamorphe on peut jouer et quelles sont les capacités qu'on garde sous forme humaine (en détaillé et précis hihi) Une dernière petite chose à nous dire ? mon code signa est cassé ouin Crédits ? anaphore.
Jay Wilcox
Only human

Jay Wilcox


Date d'inscription : 24/03/2022

   
Yo yo yo ! J'suis pas validée, mais comme tu es arrivée après moi, c'est tout naturellement que je te souhaite la bienvenue sur le forum ! Inlove

Le début de ta fiche est une belle mise en bouche et laisse présager une dame avec un certain caractère aha !

En tout cas je suis à peu près certaine qu'avec son rôle d'adjointe à la mairie, Ariane aura un lien avec Jay et ça c'est cool ! (enfin, en tout cas chacun aura connaissance de l'autre, et ça c'pas mal)

Bon courage pour la fin de ta fiche ! J'ai hâte de la lire !
Eden Kesling
Meute Cères

Eden Kesling


Date d'inscription : 26/10/2021

   
Encore bienvenue parmi nous Danse de la joie Impatient Danse
Quelle histoire ! Et dire qu'elle est encore loin d'être terminé olala, la pauvre petite, elle me fend le cœur.
Je sais que tu n'as pas besoin de courage que tu es à fond sur l'histoire de la demoiselle mais bon courage quand même fou d'amour
Duncan Reacher
Meute Sapho

Duncan Reacher


Date d'inscription : 15/03/2022

   
Bienvenue !!! Je veux un câlin
Bonne continuation de fiche :)
Invité
Invité

avatar



   
Bienvenue par ici ! Impatient
Ce début d'histoire me fend le cœur, j'espère vraiment que l'avenir lui réserve du mieux parce que pour l'instant on est pas sur un super début d'existence ! J'ai aussi hâte de voir son caractère, les petites infos qu'on a pour l'instant me rendent super curieux **
Bon courage pour la fin de ta fiche ^^
Nick Conway
Meute Vesta

Nick Conway


Date d'inscription : 21/03/2022

   
Biiiienvenue ! <3
Ariane L. Watkins
Meute Sapho

Ariane L. Watkins


Date d'inscription : 25/03/2022

   
Merci à tous pour vos encouragements !!! Je fonce avancer ça le plus rapidement possible mouton arc-en-ciel
Nora Wood
Meute Sapho

Nora Wood


Date d'inscription : 17/03/2022

   
bienvenue parmi nous
Ariane L. Watkins
Meute Sapho

Ariane L. Watkins


Date d'inscription : 25/03/2022

   
Merci Excited
Invité
Invité

avatar



   
👀 mon dieu, je suis un mauvais admin, je croyais avoir passé faire un tour sur ta fiche !
et bien, WELCOM officiel parmi nous ** que j’adore cette petite, remplie d’histoire Full love

Nous allons pouvoir officiellement te valider une fois que les changements demandés, soit faits ** mouton arc-en-ciel
Ariane L. Watkins
Meute Sapho

Ariane L. Watkins


Date d'inscription : 25/03/2022

   
Merci beaucoup !!!

Modifications effectuées !
The Beast
King of the forest

The Beast


Date d'inscription : 24/10/2021

   https://unleashthebeast.forumactif.com

Félicitations !!





Yeaaah, c'est officiel ta fiche est désormais validée ! Tu fais dès lors officiellement parti de notre belle petite famille, alors bienvenue à toi ! Sache que nous sommes très heureux que tu fasses parti des nôtres, et espérons que tu t'épanouiras à nos côtés. Pour bien commencer ton aventure parmi nous, nous te demandons de bien vouloir penser à créer ta fiche de liens ainsi que celle des rp's. D'ici quelques instants, tu vas revêtir la couleur de ton groupe, ainsi que ton rang si tu en as. Si jamais, tu ne le saurais pas encore, nous avons un Discord accessible à tous que tu peux rejoindre si tu le souhaites juste ici. Mais surtout amuse-toi bien !!



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