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[RP] Une simple formalité !

2 participants
Jay Wilcox
Only human

Jay Wilcox


Date d'inscription : 24/03/2022

   

Une simple formalité
with Ariane L. Watkins
les sanglots longs des violons de l'automne, emplissent mon corps d'une langueur monotome.
Il pleuvait. Une fine bruine, comme un drap de soie s'abattant sur la ville. Avec douceur, sans la moindre once de rudesse, les fines particules d'eau s'écrasaient au sol, dans un somptueux ballet dont elles seules connaissaient la mélodie. C'était là un merveilleux spectacle que seules quelques rares personnes observaient, s'arrêtant parfois pour lever les yeux vers un ciel sombre et ténébreux. Les autres se hâtaient, se couvrant la tête, dans l'espoir, probablement, de se protéger le visage et de saccager leur coiffure. Mais c'était voué à l'échec ; vicieusement, l'eau s'infiltrait partout, ruisselant sur les manteaux, glissant le long des joues ou de la nuque, pour s'immiscer sous les vêtements dans une froideur à vous glacer le sang, à vous geler les eaux. Ici pourtant, tout le monde avait l'habitude de la pluie. Les plus valeureux des habitants s'aventuraient à l'extérieur avec un parapluie, ultime protection contre la vicieuse. Et dans ce vacarme naturel, tout semblait pourtant être parfaitement à sa place. Tout sauf peut-être lui. Avec ses cheveux étrangement décoloré et son attitude décalée. Entièrement vêtu d'un noir encore plus sombre que celui qu'aurait pu revêtir la Mort, il avançait dans les couloirs de la mairie, nourrissant secrètement le doux espoir qu'il passerait inaperçu.

Mais dans une si petite ville, était-il simplement possible de ne pas exister ? De se fondre dans la masse ? Il tentait de garder un air serein et totalement décontracté, mais il avait le sentiment que tous les regards étaient posés sur lui. De la paranoïa probablement. Tout du moins essayait-il de s'en rassurer. Et pourtant, lui n'avait pas l'habitude de ce genre de regard. Certes, il avait toujours été un peu « différent » des autres, un peu en décalage avec les attentes d'une société qui pouvait parfois le dépasser. Cependant, à New York, il avait au moins eu l'avantage que la forte densité de population lui permettait de se fondre dans la masse sans le moindre effort. Ici, c'était tout à fait différent. Moins de monde, moins de gens pressés et motivés par ce vieil adage du « métro – boulot – dodo ». Les gens prenaient le temps de s'arrêter, de discuter, d'échanger, de regarder autour d'eux, d'observer. Et l'homme entièrement de noir vêtu était très probablement l'objet de certains questionnement. Pas tous, certes, néanmoins, l'éventualité de pouvoir attirer l'attention le faisait légèrement tiquer. Il ne s'était pas attendu à cela en arrivant ici. Ses rares passages avant son emménagement dans le centre-ville ne lui avait pas permis de s'attarder davantage sur ce genre de choses. Et puis, il avait été tellement préoccupé par les travaux du salon qu'il n'avait pas prêté la moindre attention au reste. Peut-être que quelque part, il s'était laissé prendre à son propre jeu. Lui qui aimait tout particulièrement prendre le temps d'observer des inconnus dans le métro lorsqu'il résidait encore à New York, s'imaginant mille et une vie pour ces derniers, se retrouvait soudainement sur le devant de la scène. Et d'une certaine manière, ça lui laissait un goût amer dans la gorge.

Néanmoins, Jay -puisque c'était son nom- ne regrettait pas le moins du monde d'être ici. Le grand air, la proximité de grand espace vert et l'opportunité de commencer une vie sans faux départs était une occasion trop importante pour qu'il refuse de la saisir totalement. Il devait simplement prendre le temps de s'adapter à un rythme de vie plus citadin et aux inconvénients plutôt léger que cela pouvait engendrer. En attendant, il se contenterait de faire « profil bas » et d'ignorer les yeux curieux qui pouvaient parfois se poser sur lui lorsqu'il sortait et entrait en contact avec le monde extérieur. Et pour le reste, il lui suffirait de rester chez lui en attendant que tout ce beau monde soit enclin à s'adapter à sa présence.

Mais, pour le moment, Jay n'avait pas le choix. S'il avait mis le nez dehors aujourd'hui, c'était pour les affaires. Son salon de tatouage était presque fini et désormais il devait recueillir les dernières autorisations pour en faire un commerce. Des banalités, comme lui avait assuré une secrétaire en lui lançant à peine un regard par-dessus l'écran de son ordinateur. Il s'était pourtant hâté à rassembler tous les éléments nécessaires à la constitution de ce fameux dossier -qu'il avait désormais dans les mains- car il était réellement soucieux de bien faire les choses. Le dernier obstacle, c'était la signature d'un adjoint au maire. Il avait déjà eu affaire à la mairie pour les travaux -ce qui s'était d'ailleurs très bien passé, puisqu'il avait fait en sorte de tout respecter à la lettre- mais comme toujours, il ne pouvait s'empêcher de songer à la terrible éventualité où il tomberait face à quelqu'un de peu commode et pas franchement désireux de voir débarquer un type -qui plus est un étranger- voulant ouvrir un salon de tatouage.

Il arriva finalement devant une très belle porte. Le fameux bureau. Très respectueusement, il frappa trois fois à cette dernière. Puis il attendit un léger moment -peut-être une quinzaine de seconde, qui lui apparurent comme une éternité- avant d'entendre une voix l'invitant à entrer. Il s'exécuta avec le plus de sobriété possible, entrant dans la jolie pièce et prenant soin de refermer derrière lui. Il s'avança d'un pas, puis d'un second, avant de se présenter rapidement ; « Bonjour, je suis monsieur Wilcox, nous avions rendez-vous aujourd'hui à propos de mon commerce. » Il tenta de se redresser un peu, pour se donner un peu plus d'assurance, mais il fallait bien avouer que toutes ces histoires de papiers, cela avait tendance à le rendre légèrement nerveux. Pourquoi diantre faire autant de formalité et de paperasse pour si peu ?
(c) princessecapricieuse
Ariane L. Watkins
Meute Sapho

Ariane L. Watkins


Date d'inscription : 25/03/2022

   

Une simple formalité

Il faisait vraiment un temps de chien. La pluie s'abattait inlassablement sur Kensington depuis quelques jours en un déluge inarrêtable qui transformait les rues en canaux et les porches en refuge de fortune. Il n'y avait dans la rue que les gouttes violentes fouettant les murs et se brisant contre les carreaux des fenêtres, comme pour se faire entendre des habitants qui la fuyaient en se terrant à l'intérieur des bâtiments. La population ne savait que trop bien que cela pouvait durer des jours, et passé les instants de bonheur dus à cette fraîcheur soudaine qu'apportait la pluie, la mélancolie s'installait dans les coeurs et sur les visages, et les yeux parfois levés vers le ciel cherchaient à travers les lourds nuages gris, un quelconque signe de soleil. Ariane regardait par la fenêtre les rares passants qui se pressaient dans la rue, cherchant à se protéger des gouttes comme ils le pouvaient : les plus intelligents avaient des parapluies, qui s'envolaient parfois au rythme des bourrasques, et se retournaient contre leur propriétaire, d'autres, plus téméraires avaient décidés de sortir en simple manteaux et tentaient de se couvrir en les montant au dessus de leur tête. Et puis il y avait toujours ce passant, celui qui ressent la pluie comme il ressent le soleil, et qui avance, inlassablement, comme si le temps ne l'atteignait pas, les mains dans les poches et les yeux fixés sur son trajet. La métamorphe ne détestait pas la pluie, voire même elle la trouvait apaisante, elle qui provoquait un grand calme dans les rues... Pourtant elle ne saurait s'en faire une amie lorsque, sous sa forme animale, elle sentait l'eau s'accrocher à ses poils, la forçant à faire ce qu'elle détestait et déteste toujours : s'ébrouer tel un chien.


L'adjointe au maire était dans son bureau. Elle avait pour la journée beaucoup de rendez-vous de prévus, dont la plupart étaient de simples formalités. A vrai dire recevoir les différents commerçants n'était pas ce qu'elle préférait faire, surtout qu'il s'agissait surtout de signer des documents qu'ils avaient la plupart du temps mal remplis et qui ne pouvaient pas souffrir une rature, sans quoi il fallait recommencer. Ce n'était généralement pas ce genre de travail ne nécessitant aucune compétence qui intéressait Ariane dans le poste d'adjointe au maire, mais plutôt la participation aux décisions importantes de la ville où elle pouvait secrètement espérer donner plus de poids à sa famille et à sa meute. Cependant elle n'avait pas le choix : il fallait bien signer les dérogations des uns pour construire un garage, des autres pour faire tomber un mur, des troisièmes pour faire un vide-grenier et ainsi piétonniser la rue le temps d'une journée... Cela permettait à Ariane des moments de "pause" dans sa journée, où elle cessait de réfléchir pour se laisser aller à d'autres pensées plus personnelles tandis qu'elle écoutait d'une oreille distraite les gens qui venaient enchaîner leurs réclamation devant elle.


C'était aussi un moyen de connaître les habitants de la ville. Si vous faisiez une faveur au garagiste en lui donnant un permis de construire il vous ferait un prix sur votre prochaine réparation, si vous accordiez le fermier du coin à planter et récolter plus durant l'année il vous offrait de belles salades... C'était aussi comme cela que fonctionnait les relations dans cette petite ville, et Ariane profitait de ce poste et des avantages qui pouvaient en découler. Ainsi, si elle savait être froide et distante avec les gens, elle se montrait dans son travail toujours très professionnelle, quoi que très ferme, et essayait toujours d'esquisser un faible sourire (évidemment forcé mais beaucoup ne s'en rendaient pas compte) aux habitants. Ariane, qui venait de quitter la coiffeuse qui souhaitait faire agrandir son salon, regarda son agenda qui lui signifiait un nouvel entretien avec un autre habitant pour ouvrir un commerce. Sa secrétaire n'avait rien renseigné de plus que "Wilcox, salon de tatouage". La coyote leva les yeux au ciel : elle aurait bien eu l'intention de parcourir quelques instants le dossier, si elle avait pu l'avoir sous les yeux. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que l'on frappa cérémonieusement trois fois à la porte. Elle invita celui ou celle qui devait être "Wilcox", si ce n'était pas le nom d'une entreprise, à entrer.


Ariane, redressée sur son confortable fauteuil, les bras croisés, regarda l'homme entrer. Il osa un pas, puis un second, manifestement peu à l'aise avec la procédure tout autant qu'avec la situation. Il se présenta, d'une voix calme et posée, presque trop monotone pour que cela semble réel. Il avait un visage asiatique mais rien dans son nom ou dans son accent ne pouvait présager qu'il avait vécu ailleurs qu'en Amérique. Wilcox était donc bien un nom et pas une enseigne finalement... Les yeux fixés sur son interlocuteur, elle scanna rapidement son attitude, à la fois désinvolte et imperceptiblement anxieuse, avec une pointe d'incompréhension, probablement liée au fait qu'il devait en être à son troisième voire quatrième rendez-vous avec la mairie pour son "commerce". Ariane lui indiqua la chaise qui se trouvait devant son bureau, et lui dit d'une voix posée, lui tendant la main pour qu'il y dépose le précieux dossier qu'il tenait dans les mains, le pressant un poil trop fort comme par peur de le laisser tomber au sol :


« Asseyez-vous je vous en prie. »



Elle parcouru du regard le dossier, et tout en lisant en diagonale les informations qui avaient été soigneusement couchées sur le papier, elle répétait à voix haute certaines informations pour que le propriétaire de ce qui semblait devenir un salon de tatouage, confirme ce qui avait été noté et serait ainsi inscrit dans les registres de la ville. Finalement, elle referma le dossier après quelques instants, comme s'il importait peu, et s'appuyant sur le dossier de son fauteuil en cuir, les jambes croisées l'une sur l'autre et parlant avec les mains, elle ajouta :


« Un salon de tatouage donc. Depuis quand exercez-vous la profession ? Et qu'est-ce qui vous a attiré dans notre belle ville ? »


Ariane scrutait les réactions du nouveau venu. Il était courant que des métamorphes, ayant entendu parler de cette grande ville où cohabitaient plus ou moins pacifiquement quatre meutes, viennent s'installer dans l'espoir de rejoindre l'une d'elle. Mais plus encore il fallait se méfier des chasseurs, qui pouvaient affluer tout aussi rapidement que les animaux, et étaient aux yeux de la coyote, bien plus dangereux que de potentielles recrues des autres meutes. Par ces questions très communes, Ariane espérait percevoir quelques idées ou désirs sous-jacents qui pouvaient animer l'homme, que dire, l'étranger en tous points, qui se trouvait devant elle.

rainmaker
Jay Wilcox
Only human

Jay Wilcox


Date d'inscription : 24/03/2022

   

Une simple formalité
with Ariane L. Watkins
les sanglots longs des violons de l'automne, emplissent mon corps d'une langueur monotome.
« Asseyez-vous je vous en prie. » Sans ajouter le moindre mot, Jay donna le dossier qu’il avait sous le bras à la jeune femme qui lui faisait face, puis, il s’installa sur le siège cette dernière venait de lui désigner. Pour tout avouer c’était bien la première fois qu’il la voyait et il n’avait pas la moindre idée de si c’était une bonne chose ou non. Mais une fois de plus, il avait le sentiment que tant de rendez-vous, tant de paperasse, ça n’avait rien de très sain. L’homme se garda pourtant bien de faire la moindre réflexion à ce sujet et se contenta de hocher la tête et de laisser glisser de léger « oui » lorsque l’autre, en face de lui, reprenait certains éléments du dossier à haute voix. Elle n’avait peut-être pas besoin qu’il confirme tout cela, mais comme elle n’avait pas l’air dérangée par l’idée, il se dit que c’était peut-être là le but ; vérifier ensemble qu’il n’y avait pas la moindre coquille au dossier. « Un salon de tatouage donc. Depuis quand exercez-vous la profession ? Et qu'est-ce qui vous a attiré dans notre belle ville ? » Question piège ? Jay haussa doucement les épaules, chassant rapidement le brin de paranoïa qui aurait pu s’immiscer dans son esprit pour répondre simplement ; « J’ai commencé à exercer il y a un peu moins de dix ans à New York. Je suis resté apprenti pendant pas mal de temps afin d’être certain de ne pas passer à côté de quelque chose, de pouvoir apprendre au mieux. Puis, le tatoueur avec qui je travaillais m’a fait comprendre que je pouvais passer à l’étape supérieure et travailler avec lui, ou prendre mon envol. » C’était résumé très rapidement, mais il voulait être sûr de bien faire comprendre à la femme qu’il n’était pas quelqu’un de louche sorti de nulle part et qu’il était tout à fait sérieux et rigoureux dans sa démarche. Il les connaissait bien, les a priori sur les gens tatoués et encore plus sur les personnes exerçant se métier en pleine démocratisation. Il reprit ; « Il y a une sorte de tradition qui dit que lorsqu’on fini son apprentissage, ou n’ouvre pas un salon dans la même ville ; on va ailleurs. Et sans être trop superstitieux, j’avais besoin de changer d’air et de m’orienter vers une ville plus petite que New York. » Il avait toujours beaucoup aimé New York, l’effervescence et cette impression que rien ne s’arrête jamais, mais il avait aussi cruellement besoin d’un peu plus de tranquillité, de stabilité. Il voulait croire qu’ici il serait plus à son aise pour évoluer et s’améliorer dans tous les sens du terme.

Prenant une légère inspiration, Jay passa une main dans ses cheveux encore humides. Peut-être qu’il parlait trop ? Ou alors pas assez ? Sa sœur lui avait conseillé de faire bonne impression et avait ensuite passé plus d’une heure au téléphone, à lui expliquer ce que « bonne impression » voulait dire. Compliqué comme toujours. Dans tous les cas elle ne lui avait pas indiqué s’il parlait trop ou pas assez et ça avait tendance à le rendre un peu nerveux. Pas qu’il soit de nature anxieuse, encore une fois, mais il ne comprenait pas l’intérêt de faire autant de démarches pour un petit local dans une rue passante. Alors certes et bien évidemment, on ne pouvait pas se permettre d’accepter n’importe qui, il pouvait le concevoir. Mais là tout de même ; il avait un apport personne, un autre de la part de sa sœur et la banque était parfaitement ok également. En plus de ça, il avait tous les documents nécessaires. Pas besoin d’en faire toute une cérémonie. « Je suis désolé. Je ne suis pas forcément très à l’aise avec toutes ces démarches. Toutefois je suis absolument persuadé qu’un salon de tatouage pourrait tout à fait avoir sa place à Kensington. »
(c) princessecapricieuse


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