Une discussion au clair de lune.

Discussion au clair de lune

ft. @Nick Conway

Elle était partie du travail en fin de journée, assez tard. Après cela, Ariane avait décidé d'aller patrouiller le long des frontières, histoire de vérifier que personne n'était en train de marquer son territoire sur celui des Sapho, ou tente de s'introduire chez eux. C'était son taf de faire ça : de protéger la meute coûte que coûte. Sa ronde s'était déroulée sans embûche particulière, et elle avait même pu se dégourdir les jambes un peu tranquillement. Cela faisait du bien de se retrouver sous sa forme animale, de sentir le sol plus proche de soi, de courir à travers les sous-bois dans la plus grande des libertés : sentir le vent sur son pelage grisé... La sensation de liberté était grisante, et Ariane avait ainsi continuer à courir, encore et encore, comme fuyant quelque chose, sans jamais se retourner. Elle avait finit par sortir du territoire des Sapho. Si cela pouvait s'avérer quelque chose de dangereux à faire, et qu'elle était d'ordinaire prudente, Ariane avait décidé de conserver sa forme cette fois-ci. Elle se dirigea tranquillement vers la plage : fouler le sable de ses pattes, au ras de l'eau pour que les empreintes ne restent pas, et sentir l'odeur salée de la mer dans ses narines surdéveloppées.

Ariane en était là, à regarder le soleil mourir derrière les flots, elle trottinait le long de la plage, restant tout de même à l'affût car des chasseurs pouvaient toujours la trouver ici, et qu'elle était tout sauf bien cachée. La nuit était désormais tombée, et c'est sa vue lupine, ce merveilleux don de nyctalopie, qui lui permettait de détecter les formes et de voir autour d'elle. Evidemment ce n'était pas comme en plein jour, mais elle distinguait tout à fait les choses et les objets, et même les profondeurs... Ariane pensait être seule à cette heure-ci : il faisait encore froid à cette période de l'année : rares étaient les personnes qui se rendaient sur la plage. Levant son museau vers le ciel pour mieux capter l'odeur, ses muscles se détendirent. Elle percevait l'odeur de Nick, un autre métamorphe qu'elle pourrait presque qualifier d'ami, et qui venait d'une meute qui n'était pas la sienne. Mais cela sentait aussi le chat mouillé. Ariane grogna. Elle détestait ces animaux là. Ils se prenaient pour les rois du monde alors qu'ils n'étaient rien. Après tout ils étaient capables de quoi : tuer un mulot ? Super... Elle s'approcha à pas de loups, dans la furtivité bien connue de son espèce, et grogna derrière Nick pour qu'il se retourne. En réalité elle était plutôt hérissée contre ces boules de poils très désagréables qui venaient ternir la belle odeur que la mer projetait habituellement jusqu'à elle. Elle écouta l'homme lui demander de reprendre forme humaine. Cela contraria Ariane car elle n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire. Mais bon, pour communiquer elle n'avait pas vraiment le choix. Dans un dernier grognement la jeune femme se dressa sur ses pattes arrières qui se muaient peu à peu en jambes, et en quelques secondes elle était passée d'animal à humaine.


Lâcha la jeune femme à l'intention du brun qui lui faisait désormais face. Elle le percevait toujours aussi bien malgré sa forme humaine, car elle avait plusieurs aptitudes qu'elle pouvait garder sous chacune de ses formes, comme son intelligence qui restait la même lorsqu'elle était un animal... Désormais debout face à Nick, Ariane était totalement nue. Et bien oui, évidemment qu'elle ne se promenait pas avec des vêtements sur elle lorsqu'elle était une coyote. Cela ne la dérangeait pas : elle n'avait rien de pudique. Mais cela la faisait rire de voir qu'il était mal à l'aise de la voir nue, elle qui ne cherchait même pas à cacher son corps.


Lui lança-t-elle avec une voix un peu plus détendue et dans le but de lui lancer une petite pique. Ariane joua avec ses doigts de pied sur le sable humide, tandis qu'elle fixait Nick : que faisait-il à cette heure-là avec des chats dans les bras ?


Ajouta la jeune femme pour le faire rire. Ce n'était pas vraiment le moment de promener son chat, encore moins le lieu quand on savait à quel point ses animaux détestaient l'eau. Tiens, encore une raison de ne pas aimer les chats ; il sont incapables, pour la plupart d'entre eux, d'aimer cette eau si douce qui lave et qui apaise les muscles douloureux d'une journée de sport par exemple.